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Pas belle, la vie !

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.............................................................................................. (36ème épisode)

   

Christiane, vivait à présent, avec l’homme dont elle s'était entichée un soir de septembre 1982. Non pas par le désir de vivre forcément avec ce dernier... Que nenni ! Je dois admettre, qu'il arrivait à la jeune femme, d'avoir du flair  ! Et que d'accepter de cohabiter avec cet homme, n'était pas une très bonne idée ! Car, en fin de compte, elle s’était aperçue que son amant, n’était pas le cadeau du siècle qu'il prétendait être ! Or, devant son insistance, elle n’avait eu d’autre choix que de tempérer. Une nuit, il lui avait tout spécialement téléphoné, pour lui annoncer la nouvelle. Sa décision, murement réfléchie, était prise. Il venait de signifier à Christine, son épouse légime, son intention de quitter le domicile conjugal. Ce qui impliquait une prise de position immédiate : s'installer chez Christiane. Visiblement, à l'intonation de sa voix, il jubilait et pensait très certainement, être le bienvenu ! Christiane, désarçonnée par l'imprévisible, était à court d'arguments. Néanmoins, elle avait fait le maximum pour mettre le holà et de tenter de le faire changer d'avis ! Ce dernier, offusqué par son manque d’élan, l’avait vertement insultée avant de lui raccrocher au nez ! Une heure après, il sonnait à la porte. C’est avec une tactique bien rôdée qu'il s’était incrusté chez elle, en débarquant avec sa valise dans une main et, dans l’autre, l'anarchie suivie de sa forfaiture.

 

Et puis, le squatte, était pour une durée indéterminée !

 

La jeune femme qui venait de fêter ses trente-trois ans, allait de déception en déception. Tarek, qui s’appelait en réalité, Tahar, menait une vie de patachon. Lorsqu’à l'aube, il glissait enfin sa clef dans la serrure, Christiane ne dormait toujours pas. Sans cesse sur le qui-vive, elle ne cessait de se retourner dans son lit, jusqu'à sept heures tapantes qui était l'heure à laquelle elle devait se lever. Monsieur le nabab, une fois sa tête sur l'oreiller, s'endormait immédiatement ! Tout comme les marginaux et oiseaux de nuit, il écumait Paris, ses cercles, ses restaurants, ses boîtes et ses tripots. Le Lendemain, il émergeait vers midi et, vers quatorze heures, il se levait précipitamment pour aller aux W.C. et, ensuite, faisait une incursion dans salle de bain. Une fois ces rituels accomplis, il s’habillait en hâte, refermait la porte, prenait l’ascenseur et, traînant la patte jusqu’au P.M.U, interpellait un taxi qui démarrait au quart de tour, en direction du champ de courses du jour : Auteuil, Vincennes, Longchamp, etc.

 

Lorsque le soir, Christiane retrouvait sa maison, elle avait l'impression qu’un tsunami avait tout balayé sur son passage (Non, pas une tornade blanche…). Le lit ressemblait à un ring ; sur la moquette tachée de cendres, gisaient un cendrier rempli de mégots de cigarettes, ainsi que les restes d’un petit déjeuner. Les toilettes, la salle de bain… tout était à nettoyer. En dépit de l’irrespect flagrant lié à ces façons très cavalières, Christiane, après avoir sorti son chien, s’attelait au ménage. Erodée jour après jour par une passion ravageuse, elle était en permanence, une ingénue qui avait tendance à tout pardonner, en conservant une confiance sans faille envers celui ou celle, qui l'avait trahie. Combien de soirées perdues à attendre devant son assiette vide et en priant pour que le téléphone sonne ! Combien de nuits à passer sans dormir, car trop perturbée par l’inconduite et le silence de son amant… Combien de soirées à se bâfrer, pour exorciser le mal, dont elle souffrait... Autant dire, qu'au fil des années, la boulimie faisait partie intégrante de sa vie. Elle se vidait l'estomac, comme elle enfilait une paire de chaussures, ou une paire de collants !!  La toute puissance de cette maladie, l’opprimait en la rendant esclave et servile. Une maladie qui, sans aucun doute, lui altérait la raison…

 

Fort heureusement, Pierre, l’ayant découverte mélancolique et pitoyable, n’avait pu s’empêcher de la soutenir, en faisant une croix sur le passé. Etouffant sa rancune et sa jalousie, il lui avait tapoté les joues, en lui assurant qu’elle était toujours aussi jolie et qu’il ne pensait qu’à elle… Il se garda bien de la questionner sur Tarek, la source de toutes ses déconvenues. Cet homme, née en Algérie, le pays de toutes les abominations, des animosités et  de  tous les regrets, ne pouvait qu'être le Diable incarné...

 

D’autres vieux copains vinrent en renfort : Joël, Jalel, Shérif et un nouveau venu, Marcel, serveur dans un restaurant de la Porte St Cloud. Christiane, lasse de dîner seule le soir, se dirigeait vers le bar où elle échangeait quelques banalités avec le patron, avant de rejoindre la table qui lui était réservée. Marcel, l’ayant remarquée, s’était rapproché de la jeune femme. C’était un grand sec aux cheveux bruns et aux traits émaciés, qui avait un tempérament vif et travailleur. Il aimait la vie et il affichait un optimisme à toute épreuve. Pourtant, son quotidien, n’était pas particulièrement facile. Marié, avec des enfants à élever, il venait d’entamer une procédure de divorce, dont l’issue lui causait des soucis. Pareil à Christiane, il était en conformité avec ses engagements et d’une intégrité irréprochable. C’était un être d'exception, gentil et  très généreux, mais d'une sensibilité à couper au couteau, qu'il cachait sous une apparence de joyeux drille.

 

Son service terminé, il invitait mon Essentiel à venir boire un verre dans un bar branché, tel qu'au Concorde Lafayette ou aux Mille et une Nuits… Toujours à son écoute, il se donnait un mal de chien pour la faire sourire. En sa présence, Christiane, s’efforçait de cacher la pugnacité de sa passion.

 

………………………………………………………………………A suivre

 

A plus, les blogueurs !!

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